Première visite

J'étais en train de visiter mon nouveau bureau quand j'apperçus que je n'étais pas seul. Il y avait d'autres bureaux et je décidai de les visiter. En passant près de la porte, j'appreçus une femme penchée sur son bureau. Écrivait-elle? Ou était-elle endormie? J'étais très curieux et je ne pus m'empêcher de me faire introduction. Je frappai donc doucement sur le câdre de la porte, histoire de la déranger en douceur.

-Bonjour...

Dis-je faiblement. Si elle était réveillée, ou si je la réveillais, elle alait bien être la première personne que j'allais rencontrer dans le village.

Ca ne faisait pas longtemps que j'étais arrivée à Creek's Down. La première chose que j'avais faite était de demander une maison et un lieu où je pourrais exercer...
J'enfilai ma blouse blanche qui m'arrivais aux milieu des cuisses puis je m'installai dans le siège de mon bureau.
La pièce n'était pas vraiment grande mais cela me convenait. Sur les murs blanchis à la chaux se trouvait deux tableaux, un, situé en face du bureau, représentait un merveilleux paysage, une montagne aux neiges éternelles, une forêt sur la droite, une rivière coupant le tableau en deux et quelques animaux été peints sur ce chef-d'oeuvre. L'autre tableau était accroché en face de l'entrée et donc sur la gauche du bureau. Sur celui-ci, un ange jouait de la harpe sur un nuage. Ce tableau était plus petit que l'autre. Au dessus de la porte était accroché une croix catholique. Derrière le bureau il y avait une fenêtre donnant sur le village. Dans le coin entre la porte et la fenêtre se trouvait une étagère remplie de livres de médecines, de psychologie et même de romans parlant de cas psychologique que je prêtais quelques fois à mes clients...
Je mis les coudes sur la table.

*Creek's Down est un sacré endroit!*

Je consultais un dossier fort intéressant quand j'entendis quelqu'un frapper doucement contre la porte, s'ensuivit un:

-Bonjour...

Je relevai doucement la tête, agitant quelques mèches bouclées au passage.

"Ah bonjour. Entrez donc."

C'était un bel homme mais je n'avais pas souvenir de l'avoir déjà vu.

"Je me nomme Adèle Burton et je suis la psychologue de Creek's Down! Enchantée!"

Je m'étais levée et lui avais tendu la main...

N'affichant aucune émotion sur mon visage, j'étais en fait très heureux. La femme était très belle et elle avait une voix douce, c'était très agréable à rencontrer des gens comme ça. Elle s'était levée, s'était présentée et maintenant, elle me tendait la main. Je la pris et la lui serrai.

-Je suis Christian Olivier, le docteur du village. Je pense qu'on va travailler dans la même bâtisse alors vaut peut-être mieux commencer tout de suite à faire conaissance.

J'avais remarqué ses cheveux bouclés très rapidement mais avant de remarquer ses yeux aussi émeraude que les miens, j'avais apperçu son collier. Une croix religieuse? C'était bien étrange, je n'en avait pas vu depuis des lustres. Était-ce à cause de ce qu'on disait sur le village qu'elle la portait? Ces choses étranges que j'étais peut-être venu démentir... Ou était-ce par respect pour quelqu'un? Était-ce parce qu'elle était une fervante croyante? Moi qui n'allait pratiquement jamais à l'église, je me sentis comme oubligé de penser "Il faudra bien que j'y aille un jour".

"Oui c'est vrai."

Je souris à Christian. Alors que je m'apprêtais à lui dire quelque chose, je remarquai qu'il semblait en avoir avec ma croix. Instinctivement je portai la main à mon cou.

"Un porte-bonheur."

Je ne sais pas pourquoi je m'étais sentie obligée de dire cela.

"Je ne suis pas vraiment une fanatique de la religion, mais j'aime croire que quelqu'un nous acueilleras après la mort."

Je me rassit et pria le médecin à en faire de même pour qu'il prenne place sur l'un des deux sièges placés devant mon bureau puis j'ajoutai:

"Vous êtes croyant, vous?"

Je pris place devant son bureau. Je n'avais pas eu de porte-bonheur depuis que mon père avait déclaré que d'en avoir un était trop puéril pour un homme de six ans. Je souris donc quand elle me demanda si j'étais croyant.

-Je ne suis pas vriament croyant. J'ai cherché sur plusieurs religions et j'en ai fait une sorte de mix pour me faire ma propre croyance. Du coup, je ne porte pas de croix religieuse.

Je ne souriais pas, parce que je ne souriais jamais. Par contre, j'étais très joyeux, le sujet était intéressant.

-Mais j'ai un peu de difficulté par contre avec la vie après la mort. C'est encore le sujet qui me donne du fil à retordre quant au choix de ma religion. Peut-être étais-je destiné à venir ici pour rencontrer des esprits!

Je souris légèrement pour ensuite effacer ce sourire. Je ne croyais pas aux esprits, c'était bien absurde. L'histoire de ce village ne montrait qu'une sorte de folie générale.

-Ho, pardon, peut-être pensiez-vous que les fantômes du village existent pour vrai?

J'essayai de me reprendre de ma vilaine blague. Je n'avais pas envisagé qu'elle pouvait être une de ces personnes qui se laissent entraîner dans les livres de fiction et qui en rêvent tellement ils y croient. J'avais toujours été un peu trop terre-à-terre, peut-être maintenant ça me nuisait.

Je me mis à rire quand j'entendis le médecin me demander si je croyais aux esprits, fantômes et compagnie.
Mais au fait: est-ce que j'y croyais? Cette question me destabilisa un peu, mais je me reprit et répondit:

"Non, je n'y crois pas. Mais ce que je sais, c'est que des personnes ont besoins d'y croire. Pour survivre. J'ai beaucoup de patients qui viennent me voir et me parle de leur 'ami-fantôme'. C'est un peu bizarre, mais ils y croient tellement qu'essayer de les raisonner brutalement serait mal venu. C'est pour cela que je m'y prends en douceur..."

Je me rendit compte que j'avais beaucoup parlé. Je me sentit un peu idiote et mal élevée.

"Excusez-moi. Je m'emporte toujours quand il s'agit de mon travail."

Je baissai la tête. Elle avait une belle vision des choses, intéressante. Des amis fantômes... Je me dis que si un jour j'en avais, je serais devenu complètement fou. C'était une mauvaise chose pour un médecin sain d'esprit de confiance.

-Pourquoi vous excusez-vous? Il n'y a rien de regrettable à votre façon d'agir ou même à vos idées. Je ne comprends pas pourquoi vous vous excusez.

J'adorais comprendre les autres. Peut-être avais-je un début de psychologue dans le sang, peut-être même que de la comprendre maintenant m'aiderait plus tard.

Cet homme m'intriguait beaucoup. Je ne savais pas vraiment pourquoi... Son caractère? Son physique 'laissé-allez'? Son attitude? Je ne savais vraiment pas pourquoi... En tout cas il m'avait fait sourire! Avec mon boulot on sourie peu, c'était le mauvais côté du métier...

"Et vous, dites-moi, pourquoi avoir choisi d'être médecin?"

Les médecins... Avec mes parents, j'en avais eu ma dose. Je les fuyait généralement comme la peste, mais avec Christian c'était différent. Il n'avait pas... 'l'allure' habituelle qu'on les docteurs.

*C'est vrai ça! S'il ne me l'avait pas dis, je l'aurais pris pour tout sauf un médecin! Et puis d'ailleurs, quand il est entré j'ai crut que c'était un patient! Comme quoi il faut se méfier des apparences!^^ *

Je fronçai les sourcils. Je m'étais fait souvent demandé pourquoi j'étais devenu médecin. Par contre, j'avais l'impression que je ne pouvais pas blaguer cette fois. Je devais répondre sérieusement. Peut-être étais-je une peur des psychologues, comme si j'avais toujours eu l'impression qu'ils analysaient chacune de mes paroles.

-Je suis devenu médecin parce que j'aime être près des gens et les soigner de leur mal. J'ai cherché longtemps un métier qui m'offrirait des sourires heureux et satisfaits. J'en ai trouvé plusieurs en médecine.

J'avais levé mes yeux au ciel en parlant. Mon père détestait tout ce qui touchait les sourires ou même les gens. J'avais grandit presque cloîtré, en le voyant rarement. Par contre, je l'entendais toujours me donner des ordres, m'obliger à agir d'une certaine façon sans me donner d'explication.

-En plus, être médecin me donne la chance d'avoir une certaine liberté. Les autres médecins sont toujours en train de se fier aux règles, j'essaie d'innover un peu de mon côté. Habituellement, les sourires sont plus nombreux.

Et j'aquiesçai à mes propres paroles en redescendant mes yeux sur la jolie femme qui était devant moi.

-Je suis devenu médecin parce que j'aime être près des gens et les soigner de leur mal. J'ai cherché longtemps un métier qui m'offrirait des sourires heureux et satisfaits. J'en ai trouvé plusieurs en médecine.
En plus, être médecin me donne la chance d'avoir une certaine liberté. Les autres médecins sont toujours en train de se fier aux règles, j'essaie d'innover un peu de mon côté. Habituellement, les sourires sont plus nombreux.

Je souris suite à ces paroles. Je ne pus m'empêcher d'analyser les paroles que ce médecin venait de prononcer... Déformation de métier!

*Un manque affectif peut-être..?*

Je ne me risquai pas de dire cela à haute voix! Je pouvais me tromper! Et puis ça ne se faisait pas, d'analyser le gens sans leur consentement, non mais!

"Ce sont de très bons arguments! D'habitude, les gens deviennent médecin pour l'argent, enfin ceux que je connaissais avant."

J'ajoutai pour moi:

*Mes parents...*

Puis je repris à voix haute:

"Et depuis j'évite les médecins. Sans vouloir vous vexer!"

Je souris à l'homme assis en face de moi avec toute la chaleur que je pouvais y mettre...

J'effaçai mon sourire, étant donné que je ne souriais que très rarement et dans de brèves circonstances. De plus, sa réponse était très intéressante. Choisir un métier par avarisme, Je trouvais ça un peu insencé, et même jeune.

-Ça ne me vexe pas, un médecin avare n'est pas toujours agréable à consulter. Par contre, je vous conseille un médecin souriant, c'est beaucoup mieux.

Qu'est-ce que j'avais dit encore... C'était stupide, quel médecin n'était pas d'habitude souriante? Peut-être ceux qu'elle avait rencontré n'étaient pas aussi gentils que les autres me décrivaient.

Moi gentil? Mais de quoi ils parlaient? Je ne souriais jamais, je ne faisais que très rarement des blagues, qui tournaient souvent à la déprime tellement elles étaient mauvaises.

-Mais je ne crois pas que vous en trouviez dans le coin.

Dis-je d'une voix pessimiste. Je n'étais pas de mauvaise humeur, j'étais simplement toujours comme ça, à me rappeler ce père que j'avais toujours détesté. Pourquoi je pensais à lui dans un moment pareil? Il me hantait vraiment partout!

"C'est vrai que ces médeicns là je les évite aujourd'hui! D'ailleurs je tombe rarement malade, mais dès que je le suis c'est pour plusieurs jours!"

J'avais remarqué qu'après sa première réplique, Christian semblait soucieux.
Après avoir dit qu'il me conseillait des médecins souriants il y eut donc un petit silence puis il ajouta que je ne risquais pas d'en rencontrer un par ici. Je lui répondis donc:

"Hum... Peut-être, mais même si vous n'êtes pas très souriant vous m'avez l'air d'être un bon médecin. Aussi j'espère que si je tombe malade vous ne me laisserez pas tomber!"

Je souris de mieux que je pouvais avant d'ajouter.

"Mais rassurez-vous, comme je l'ai dis avant, je tombe peu souvent malade! Je ne me pointerais donc pas tous les jours à votre cabinet me plaignait d'un mal de ventre ou d'une douleur quelconque."

C'était peut-être une bonne chose qu'elle ne tombe pas souvent malade. Elle ne souffrirait pas, c'était bien.

-Je ne laisse jamais tomber personne.

Lui répondais-je avec un faible sourire. Elle me donna sa réplique à laquelle je ne pus m'empêcher de sourire.

-Je n'ai que très rârement besoin de consulter une psychologue. Je ne crois donc pas que nous allons nous voir dans le câdre de notre travail.

Dis-je comme si ma phrase avait un double sens. Je me surpris trop tard à m'en rendre compte puis j'essayai de trouver une chose pour camoufler mon manque d'agilité verbal.

-Au moins, nous sommes en santé.

J'étouffai un rire quand le médecin dit que nous nous verrons sûrement pas souvent durant notre travail puis quand il esseya de se rattraper.

"Oui la santé c'est important."

Fis-je en souriant, encore amusée par les dires du médecin.

"Dites, vous voulez pas que nous discutions... ailleurs? Parce-que moi ça me donne de mauvaises manies de discuter dans mon bureau. Je veux dire, quand je suis là, c'est plus pour 'analyser' les gens que pour bavarder. Alors, si vous ne voulez pas que j'essais de vous faire une thérapie, vaudrais mieux discuter ailleurs."

Je fus étonnée moi même par mes propos. Mais c'était un peu vrai, ce que je disais là...

*Espérons qu'il ne s'imagine pas tout de suite des choses... Ce serais dommage de se brouiller maintenant.*

Suite à cette réflexion, je m'en voulais presque de lui avoir dis cela...

Je sentis mon propre visage s'éclairer joyeusement. C,était comme si, pour effacer mon erreur, elle en avit fait une aussi. Je comprennais bien là ses propos, ce qui ne me fit aucunement réagir.

-Bonne idée.

Je me levai tranquillement de ma chaise. Il n'y avait rien là de pressant, seulement que je n'aimais pas être analysé, encore moins par une psychologue. Je n'aimais pas savoir mon état mental.

-Allons prendre une marche, voulez-vous? Je ne pense pas que quelqu'un vienne ici de la journée, de toute façon.

Je me retins de me cogner la tête contre le mur.

*Je viens de lui proposer d'aller prendre une marche? Est-ce que je viens vraiment de le faire?*

Je n'avais pas l'impression que c'était une très bonne idée. S'imaginer des choses est assez facile lors de ce genre de situation.

"Oui bonne idée! Même si j'aime mon boulot, une pause ne fait pas de mal!"

Je me levai et enlevai ma blouse blanche pour enfiler un petit blouson de cuir noir.

"Je vous préviens juste que je ne connais pas Creek's Down. Depuis que je suis arrivée j'ai juste eu le temps de voir là où je loge et ce bureau! C'est tout!"

Je me dirigeai vers la porte, accrochai ma blouse au porte manteaux situé à côté de celle-ci, et ouvrit ladite porte.

"Je vous en prie..."

Fis-je en désignant le couloir pour que le médecin y aille.

"Je veux quand même fermer, par sécurité."

C'est alors que je me rendis compte que mes propos pouvaient être perçus comme étant durs. Je souris alors à mon interlocuteur, pour montrer que je ne voulais pas être méchante.

Alors que je sortais de son bureau, je me dirrigeai à mon tour vers le mien où je pris mes clés. Je barrai ma propre porte et, par un étrange hazard, nous nous retrouvâmes en même temps à la porte de la clinique. Je poussai la porte, lui laissant la place pour sortir devant.

-Ho, vous savez, je n'ai pas non plus eu la chance de visiter Creek's Down depuis que je suis arrivé ce matin! Mais je crois que celà ne m'empêchera pas de sortir prendre l'air. J'ai toujours eu l'impression que l'air d'une clinique médicale était lourde et étrangement endormant. Je n'imagine pas mon état si je ne sortais pas une fois de temps en temps, ce serait horrible de m'endormir sur les patients lors d'une opération.

Je prennais déjà une grande respiration alors que le soleil brillait légèrement sur le sol d'automne de la ville.

"Merci! ^^" fis-je en sortant.

J'attendis que Christian sorte également et commençai à marcher.

"Je trouve également que l'air d'une clinique est soporifique. C'est assez étrange! Comme si on diffusait des somnifères à l'état gazeux!"

Je souris au médecin.

"Et c'est vrai que si vous vous endormeriez lors d'une opération très importante, vous serez un peu mal vu! Voulez-vous que je vienne de temps en temps vérifiez que vous ne vous êtes pas assoupi?"

Je lui posai amicalement la main sur l'épaule et lui offrit un de mes plus beau sourire. J'étais de bonne humeur, et cela se voyait à des mètres à la ronde...

Je tournai vers Adèle un visage de bonne humeur, mais puisque je ne souriais presque jamais, c'était très difficile de savoir que j'étais de bonne humeur.

-Pourquoi pas, ce serait une bonne idée!

Je pris une pause, tout en marchant joyeusement vers ce qui me semblait être une rue tout à fait normale.

-Vous avez remarqué les trappes d'aréation au plafond, dans la clinique? Elles donnent sur le grenier. Et, je ne sais pas si vous avez vu, mais l'entrée du grenier est condamné. Ça ne me surprendrait pas de savoir qu'il y a là un quelconque dispositif qui nous assomerait de ses somnifères!

Je fronçai les sourcils. Peut-être une telle chose pourrait faire du bruit?

-Et ça expliquerait les bruits étranges qui viennent du plafond.

Un frisson remonta le long de mon dos.

"Allons, arrêtons de parler de ça. J'ai entendu des choses pas très claires, et ne voudrais pas commencer à devenir parano'!"

Mon sourire disparut un peu.

"Mais c'est vrai que c'est étrange."

Je me retournai vivement vers Christian, mimant l'effroi.

"Oh! Mais si un fantôme venait m'attaquer?! Vous serez là pour me protéger, n'est-ce pas?"

J'éclatai ensuite de rire.

"Bon! Où voulez-vous aller?"

-Oui, bien sûr.

Dis-je sur un ton sérieux qui se voulait, pour moi, humoristique. J'enfilai mes mains dans mes poches, comme je recommençais à marcher. Je passai un regard rapide à travers la ville pour voir où nous pourrions aller.

-Je ne sais pas. Je trouve qu'il est un peu trop tôt pour aller prendre un verre!

Je continuai à scruter l'horizon.

-À moins que vous aillez une idée?