Feu feu joli Feu

J'étais assise sur les marches du balcon, fixant sans bouger le sol devant moi. Dans quelques minutes, il ferait complètement noir. Dans quelques minutes, ce satané feu qui est allumé toutes les nuits devant mon hôtel va être allumé. J'en avais marre. Je voulais savoir qui s'amusait à vouloir foutre le feu. C'était dangereux!

Les paroles de Joanna résonnaient dans ma tête.

«Ils ont peur dans le noir... Il fait tellement noir... Laisse-leur la lumière que le feu leur donne.»

Je secoua la tête. «Ils»! Plus cela allait, pire elle devenait. Bientôt, je devrai la sortir de force de cet endroit. Partir de Creek's Down... Cela lui ferait le plus grand bien.

Je leva les yeux et regarda les environs. Aucune possibilité de cachette, rien. Cette nuit, il n'y aura aucun feu d'allumer!

J'avançais lentement vers le balcon. Un briquet dans la main que je m'amusais à allumer et eteindre alternativement. Belle soirée pour un feu. J'avais mon traditionnel sourire ... que je ne saurais qualifier en fait. Je dirais que enmerdant devait être le bon mot, car c'était l'humeur que j'avais ce soir ... Franchement enmerdant!

J'approchais de ma soeur. Hmm, cette chere Anastasia. Peut-être qu'elle finirait par peter un cable et partir d'elle même. Je n'aurais pas à la chassée!

Je continuais d'allumer et eteindre mon briquet, lorsque je lançais finalement:

-Tu veux que j'achete des guimauves?

J'avais parlé sur un ton amusé mais avec une pointe d'agressivité. Il y avait des jours où je lui démontrait plus de gentilesse. Là j'avais disons un peu bus, ho rien de bien important je n'irais pas jusqu'à l'attaquer. Mais ma gentilesse se perdait dans ses moments là.

-Si tu restes là, je doute que quiconque ne vienne allumer le feux!

Je roulais les yeux. Elle était stupide ou quoi?

-Tu pourrais te cacher et observer au moins!

Je soupirais. Décidement, j'aurais dû naître le premier ...

Je leva les yeux vers l'ombre que je voyais approcher de la maison. Je réalisa rapidement que c'était Maverick qui rentrait du village. Celui-là, quelle plaie lorsqu'il s'y mettait, mais je l'adorais quand même. Je ne sais pas ce qu'il lui est arrivé, mais il devenait de plus en plus agressif envers moi. Je sentais bien que la gestion de l'hôtel l'intéressait, mais c'était à moi que cela était revenu. Je ne lui faisais pas confiance comme administrateur. Il aimait trop l'argent pour cela.

-Tu veux que j'achete des guimauves?

Je fronça les yeux et le regarda, légèrement découragée. L'alcool ne lui faisait vraiment pas. Je retourna mon attention au cercle d'herbre brûlé sur le sol lorsqu'il me dit que je devrais me cacher.

-Tu ne comprends pas Mavy. Tout ce que je veux, c'est que ce feu ne s'allume PAS. Et cacher ou non, la personne qui l'allume le saurait.

C'était idiot comme «manie». Allumer un feu. C'était une espèce de rite quelconque, ou un héritage de famille. Enfin, c'était incroyable qu'après plus de cent ans, il y ait encore un type quelque part qui s'amuse à perpétué cette tradition stupide.

Je claquais de la langue lorsqu'elle m'appella Mavy, je détestais ce surnom, est-ce qu'elle finirait par comprendre que je ne le supportais tout simplement pas?

Je croisais les bras et je dis finalement, trouvant toujours sa remarque stupide:

-Et tu vas passer toutes tes soirées là à empecher le feu de s'allumer?

Je laissais tomber mon briquet qui n'avait plus de gaz et je dis:

-Moi je te dis de laisser tomber, qu'il l'allume sont feu si sa l'amuse, il fait cela depuis des années et il n'a jamais foutu le feu dans l'hotel ... Alors je doute que sa commence maintenant.

Je m'installais dans les marches près d'elle et je sortis un autre briquet, mais cette fois-çi je m,en servais pour m'allumer une cigarette.

Je secoua doucement la tête sans le regarder avant de soupirer. Le regard perdu dans le vide, je murmura un faible:

-C'est pas ça.

L'hôtel, jusqu'à un certain point, je m'en foutais qu'il brûle. Je tourna mon regard légèrement vers lui, notant au passage qu'il fumait toujours. Mauvaise habitude et très mauvais pour la santé également.

-C'est Joanna qui m'inquiète. Dans un sens, je me dis que si ce feu ne s'allume pas pendant une nuit ou que je peux avoir une petite idée sur celui qui l'allume, cela me permettra de lui ouvrir les yeux.

Je secoua de nouveau la tête. Il s'en foutait, je le savais bien. Je m'étais souvent demandé s'il était vraiment un membre de ma famille. Il était si différent de nous tous, même de nos parents.

J'eu un reniflement amusé et je dis:

-Joanna est folle! Tu ne parviendras pas à la convaincre ... Elle dira que tu dégages des ondes négatives et que les fantomes ont eu peur de toi!

Je me mis à rire en disant cela. Qu'elles idiotes, j'étais vraiment né dans cette famille? Je n'aimais pas ma famille, mon père, ma mère, j'étais particulièrement content qu'il soient mort ... Je ne désirais pas la mort de mes soeurs, je voulais simplement qu'elles dégagent pour que je puisse faire de l'argent!

-Prend ton temps Anastasia ... Dis-je en me relevant. Mais personne ne viendra allumer de feu!

Je me postrais devant elle, terminant ma cigarette.

Je leva vers lui un regard outré. J'avais vraiment du mal à comprendre ses buts, ses motifs, ses sentiments. Comment pouvait-on devenir comme lui? Être aussi sans coeur et méchant avec sa propre famille en plus, sa propre soeur.

-C'est ce qu'on apprend aux États-Unis? Manquer encore plus de compassion envers les membres de notre famille. Tu me décois Mavy.

Je me leva, debout sur la deuxième marche pour être plus à son niveau. Je lui enleva le reste de sa cigarette de la bouche et la jeta par terre. Il savait que je détestais que l'on fume en ma présence.

-Pourquoi es-tu revenu ici? Tu as toujours dit qu'il n'y avait rien de bon ici. Et pourtant, tu y es.

Mon regard était ancré dans le sien, une lueur de défi et d'interrogation l'illuminant. Mon cher frère n'était revenu que depuis quelques jours, et déjà, j'avais un mauvais pressentiment.

Je la fixait, avec une frustration apparante. Je m'approchais de son visage et je dis:

-ca, chere soeur, ça ne te regarde pas.

Je pris une meche de ses cheveux et je la caressait doucement, puis je dis:

-Ce n'est pas parce que Joanna est perturbée que je ne l'aime pas ... Voyons.

Je reculais et je m'allumais une autre cigarette. Je dis d'un ton sec:

-Ne m'appelle pas Mavy? Je ne t'appelle pas Annasty moi ..

Je lui lançait un regard meurtrier tout en prennant une bonne bouffée de ma cigarette. Je recrachait la fumée et je dis avec un sourire en coin:

-Les États-Unis t'aurais peut-être fait du bien toi aussi ... Ta naivetée te perdra.

Ses paroles qui auraient dû sonner rassurantes lorsqu'il parla de Joanna ne le sonnaient vraiment pas. Son regard et le ton de sa voix sembaient presque dire le contraire de ses paroles. Et le fait qu'il soit aussi à cran à propos de son retour dans ce village ne faisait en rien disparaître mon impression étrange.

-Je déteste que les gens fument en ma présence et cela ne t'empêche pas de fumer! Alors je ne vois pas pourquoi j'arrêterais de t'appeler Mavy même si tu détestes cela!

J'avais répondu sur un ton sec et cassant. Nous avions tous deux ce genre de caractère bouillant lorsqu'on nous chauffait assez. Je crois que ça l'amusait plus qu'autre chose.

-Et ce n'est pas de la naïveté Mavy... On appele cela du bon sens!

Je soupira tout en me rasseyant sur les marches. Avec tout cela, je perdais de vue la raison qui m'avait poussé à être à l'extérieur en ce moment. Mon regard se posa devant moi et je me figea.

-Mav... Le... feu....

J'étais sans voix, complètement renversé. Le feu était allumé. Je ne m'en était pas rendu compte pendant ma petite querelle avec mon frère. Mais... Nous en aurions eu connaissance si quelqu'un était venu allumer un feu...

Je me releva et prit le seau rempli d'eau que j'avais sorti sur le balcon, au cas où. J'étais fâchée. Contre moi, contre Maverick, contre ce type débile qui allumait ce feu.

Je la fixait amèrement. Elle avait toujours eu autant de répartit que moi. En fait, elle me ressemblait assez. Sauf qu'elle était plus gentille, elle devait avoir eu toute la gentillesse, et moi non. Quel malheur ...

Je vint pour répliquer quelque chose lorsqu'elle me pointa le feu. Je ne pu m'empecher d'être surprit tout de même. Durant une fraction de seconde oui ... Le mec avait juste profité du fait que nous nous engueulions pour allumer le feu. C'est tout!

Je ris doucement et je dis:

-Et bien, nous avons affaire à quelqu'un de rapide, voilà tout.

Je ne m'en fis pas plus avec cette histoire, jouer les incrédules n'était réellement pas mon fort en fait. Je préférais ignorer, et peut-être voir plus tard.

-Bon, ce n'est pas que tu m'ennuis, mais à toujours éteindre ma cigarette ...

Je grognais et je lui tournait le dos, ne la saluant même pas. Qu'elle gacheuse de soirée celle-là! Je n'avais même plus envi de voir de filles! Quoi? évidement que j'en avais envi.

Je regarda Maverick partir, comme toujours. Il partait toujours, peu importe la situation. Je suis certaine qu'il ne lui ait jamais venu à l'idée que cette personne qui allumait les feux était dangereuse. J'avais vraiment l'impression parfois que cela l'enchanterait de me voir disparaître.

Je soupira et retourna m'asseoir sur une marche, les mains sous le menton. Je regarda ce qu'il restait du feu que j'avais éteins. Cendres et fumée. C'était pour ce genre de choses que je détestais cet endroit.

Je sentis une présence derrière moi. Je tourna la tête et vit le rideau de la fenêtre bougé. Ce devait être Joanna. Elle devait avoir tout vu et être repartie dans l'un de ses délires.