Surveillance Policière

J'avançais lentement vers l'hôtel des Van Mortier. Dégustant une cigarette. et pas vraiment amusé à l'idée de passer une partie de ma soirée là. Qu'elle ne dise pas que je ne faisais pas mon boulot, je ne pouvais pas plus le faire qu'en ce moment. Puisque je n'étais même pas en service le soir. C'était John, mais il était tellement blasé que je doute qu’il ne veule vraiment venir faire la surveillance où que ce soit.

Je soupirais et je jetais ma cigarette avant d'entrer dans l'hôtel. Je vins vers Anastasia que je vis à l'accueil je lui fit un sourire pas des plus amicaux et je dis:

-Je ne vous demande pas de rester avec moi ... Puisque ça semble être une véritable torture pour vous, mais au moins de me montrer où je dois surveiller.

Je n’étais pas particulièrement heureux d'être là. Mais bon mon humeur ne changeait pas à d'habitude puisque je n'étais pas plus heureux d'être à Creek's Down. Mais je n'avais pas pour habitude de mal faire mon boulot par contre. Je le faisais, qu'il me plaise ou non, mais je le faisais comme du monde.

Je ne l’attendis pas et je sortis à l’extérieur. Regardant un peu autour de moi. Il y avait peut de temps que j’étais ici. Je n’avais même pas encore eu le temps de visiter tout le village. Pas qu’il soit si grand. Simplement il y avait tellement de plainte à lire et à écouter, que c’était pratiquement impossible de bouger de son bureau. C’était ironique comme il n’y avait rien à faire et pourtant le boulot était énorme. Mais je n’étais pas un employé de bureau. Je préférais largement être sur place, alors je crois que je laisserais la paperasse à mes cher collègues …

Je leva doucement les yeux vers Erik. Lorsque je réalisa que j'avais devant moi ce policier égocentrique, mon regard se durcit légèrement. Au moins, il avait le mérite de s'être déplacé lui!

-Parce que vous ne l'avez pas vu? C'est pourtant évident à voir! C'est exactement en face de l'escalier!

Je soupira en roulant des yeux. Vraiment, les hommes ne devraient pas être policiers. Ils n'avaient pas assez le sens de l'observation, surtout celui là. Je referma le livre que j'étais en train de consulter et attrapa ma veste. Je sortis ensuite à l'extérieur à sa suite. Je descendis les quelques marches et m'arrêta dans un gros rond d'herbe brûlé sur le sol.

-Vous voyez, l'endroit où je me tiens? Le GRAAAAAND rond d'herbe morte? Hé bien, c'est ici que le feu est allumé tout les soirs!

Je croisa les bras en le regarda, un air moqueur sur le visage.

-Ne croyez pas que je vais vous laissez seul. Vous pourriez bien mettre le feu vous-même à l'hôtel! Je vais vous surveillez|

Décidément, jamais il n’y aurait un semblant d’entente entre nous, surtout si elle en venait à m’accuser moi de pouvoir mettre le feu. Je ne baissais même pas les yeux vers le rond d’herbe brûlé, bon je n’avais peut-être pas si bien regardé en arrivant, mais je m’étais attendu tout de même à ce que ce soit à un endroit moins découvert. Je ne dis rien, car elle avait tout de même raison de ce moquer, mais par contre, la dernière remarque me laissais plus froid.

-Écoutez. Peut-être que vous voulez régler ça toute seule hein? Moi je n’ai même pas à être ici, je ne suis pas payé pour le faire, alors fermez donc votre gueule et laissez moi faire mon boulot!

Elle me faisait chier à la fin. Je m’allumais une autre cigarette. Je ne fumais pas tant que ça habituellement, seulement lorsque j’étais en colère, et elle me foutais en rogne celle là. Je lui lançait un regard noir et je dis :

-Et puis. C’est quoi votre problème? Vous avez quelque chose contre les policiers peut-être? J’ai bien tendance à être arrogant, mais vous l’êtes aussi!

J’haussais les sourcils. Elle ne devait même pas ce rendre compte de son petite caractère des plus chiant. Moi je le savais au moins que j’étais insupportable, c’était au moins ça. Je croisais les bras, prenant une bouffée de ma cigarette et je dis plus calmement :

-Si vous arrêtiez d’agir comme une enfant, j’aimerais bien vous posez quelques questions.

J’attendais sa réaction, un petit sourire en coin. La dernière fois que je l’avais traité de gamine elle n’avait pas particulièrement apprécié, alors c’était peut-être mon amusement que de la faire ce choquer d’avantage. Qui était le plus gamin des deux en fait? …

Je haussa un sourcil en croisant les bras. Ce n'était pas sa responsabilité? Mais... L'aurais-je confondu avec un policier? Oh non, seigneur, aidez-moi! Bon.. Le sarcasme dans ma tête ne me mènerait nul part.

Je m'approcha de lui et lui ôta la cigarette de la bouche, avant de la jeter par terre et de l'écraser.

-Vous êtes sur MA propriété et je refuse que les gens fument. Et je n'ai rien contre les policiers, tant qu'ils sont compétents. Vous avez encore des preuves à faire!

Je fis un petit sourire moqueur et alla m'asseoir dans l'escalier. Je n'étais PAS arrogante. Je protégeais mes biens et mes acquis, tout simplement. Il était tellement bouché qu'il ne voyait que ce qu'il voulait voir. Je ne répondis rien lorsqu'il me traita à nouveau d'enfant. Il voulait me provoquer, c'était évident. Enfin... Pourquoi est-ce que je me proverais?

-C'est quoi votre problème? Vous agissez presque comme si j'avais quelque chose à voir avec cette histoire d'incendie! Vous avez des questions à poser, posez-les! Faîtes votre job quoi! Mais je vous conseille de ne pas insinuer quoique se soit à propos de ma famille et moi. Car là, vous allez frapper un mur!

Je crois que je n’aurais pas été plus surprit si elle avait osée me frapper. Elle venait de me piquer ma cigarette et de l’écraser par-dessus tout. Je devais passer ma soirée ici, et elle venait de m’interdire de fumer. Je ne sais pas ce qui m’empêchait de m’en prendre une autre, certainement parce que cette histoire finirait en bagarre générale entre elle et moi. Je grognais et je croisais les bras. Je la pointait du doigt et je dis :

-Ce n’est pas parce que vous êtes la propriétaire de cet hôtel que vous n’êtes pas suspecte, et si vous voulez tellement que je fasse mon boulot … Ce que je veux faire aussi … Et bien vous ne parviendrez pas à vous enlever de ma liste, vous, votre frère et votre sœur.

J’avais parlé d’un ton sec, je commençais à la trouver de plus en plus suspecte à force de ne pas vouloir que justement je mêle les Van Mortier à cette histoire! Je levais la tête au ciel, je n’arriverais à rien avec cette fille là … trop … trop, je ne savais pas ce qu’elle était mais bouchée était certainement le bon mot!

-Je n’ai absolument aucune preuve à vous faire … Dis-je d’un ton froid. Et je poursuivis d’une voix basse Mes preuves elles sont déjà faites.

Je me retournais, marchant un peu et revenant vers elle. Je devais me calmer sinon j’allais finir par lui arracher la tête à celle là! Je soupirais en aquiessant doucement et je dis :

-Bon … Commençons par vous, depuis quand … disons, que ce feu serait-t-il allumé devant votre hôtel?

j’avais eu de la difficulté à formuler ma question, disons que j’avais hésiter, et que je m’étais retenu de ne pas placer les mots, manifestations étranges, Car je l’aurais dit d’un ton sarcastique, et que je l’aurais certainement mise plus en colère qu’elle ne l’était déjà.

Je posa mon menton dans la paume de ma main en le regardant, complètement découragée. Un esprit aussi extrême que le sien n'avait pas sa place dans un endroit qui ne souhaitait qu'un peu de calme comme celui-ci.

-Écoutez, que vous me soupçonniez ou que vous soupçonniez Maverick, d'accord. Mais laissez Joanna hors de tout cela. Elle est malade. Elle n'allumerait jamais de feu. Et je l'aurais réalisé.

Je m'étais un peu calmée, mais je sentais que je pourrais m'énerver facilement. Il débarquait ici, dans ce village, et décidait plus ou moins d'instaurer sa propre loi! Bon, il ne l'avait pas encore fait, mais je connaissais les hommes comme lui, en manque de pouvoir, voulant blâmer la terre entière pour leurs problèmes. Je ne lui faisais pas confiance et cela n'était pas sur le point de changer.

-Bon … Commençons par vous, depuis quand … disons, que ce feu serait-t-il allumé devant votre hôtel?

Je fis un petit sourire en coin et me redressa, adossant mes coudes sur les marches derrière moi.

-140 ans, dis-je d'un ton très calme et sérieux en prenant bien la peine de prononcer chaque syllabe.

Je fronçais les sourcils. Quoi? Elle ce moquait de moi? Je dirais que non, mais tout de même … 140 ans, c’était impossible, qui est-ce qui voudrait continuer à allumer des feux, simplement pour suivre les générations … Jours après jours.

-Vous vous moquez de moi? demandais-je d’une voix calme. Je savais qu’elle ne se moquait même pas de moi, mais j’étais surpris. Je me massais légèrement le crâne et je dis :

-Bon … Poursuivons, ce serait mieux … connaissez vous des gens qui seraient en mesure de faire ce genres de choses.

Je ne connaissais personne ici, c’était difficile de se faire une liste de suspect. Même si je soupçonnais les Van Mortier, ce n’était pas les plus dangereux pour l’instant. Je devais avoir d’autres personnes.

Je vins m’appuyer près de l’escalier. J’étais du genre à me coucher tôt et à me lever également très tôt. Alors je ressentais déjà un peu la fatigue. Surtout que je doutais fortement qu’un feu soit allumé alors que nous étions tout les deux là, en train de le fixer.

Je me retins de sourire davantage en l'entendant. Il doutait de moi. Comme si j'avais la tête d'une menteuse! Mais, c'était vrai que cela pouvait sembler un peu étrange à entendre la première fois. Et même la seconde et la troisième fois. 140 ans, presque jour pour jour. Mes ancêtres n'avaient pas eu complètement tort de vouloir quitter cet endroit.

Je ne le quitta pas des yeux lorsqu'il se rapprocha de moi. Pauvre petit, il semblait exténué. Et la vilaine moi le forçait à rester debout très tard. Je garda mes réflexions sarcastiques pour moi et répondit à sa deuxième question.

-Je l'ignore. Je crois que tout le monde serait en mesure de le faire mais, en même temps, j'ai l'impression que personne n'oserait. Nous, les Van Mortier n'avont jamais été vraiment bien vu ici, depuis l'époque des premiers venus de ma famille. Cependant, très peu de gens sortent après la nuit ici. Les murmures les en empêchent.

Je termina ma phrase en baissant le ton, cherchant à recréer un certain aura de mystères. Je n'étais pas douée pour raconter. Je savais que je n'aurais jamais fait fortune dans ce domaine.

Je restais silencieux un long moment. Écoutant ce qu’elle me disait. Je dis ensuite :

-Vous croyez que ce serait peut-être quelqu’un qui ne vous aimeraient pas? ... Qui détesterait votre famille, selon vous?

Je ne formulais que des hypothèses, je ne pouvais pas faire le ménage dans cette histoire qui semblait bien lourde dans une seule soirée. Demain je ferais quelques petites recherches sur la famille Van Mortier. Je n’en savais pas assez sur eux pour me faire une bonne idée de la situation.

-Il y a d’autres « phénomènes » À part votre feu?

Pas que je croyais réellement que c’étaient des phénomènes étranges, mais enfin, personne ne semblait plus croire à l’action de farceurs dans ce village. J’étais le seul dont la folie ne l’avait pas encore atteint? Certainement que je deviendrais tout aussi fou qu’eux à rester dans ce village …

C’est à cet instant que j’entendis un craquement suspect, venant un peu plus loin sur le balcon. Il n’y avait plus personne à l’extérieur à cette heure. Je sortis rapidement mon arme et me montais sur la galerie, cherchant la source du bruit.

Je réfléchis un instant. Quelqu'un qui n'aimerait pas ma famille? Il devait y en avoir des tas... ou pas du tout. C'était étrange comme sensation. Lorsque je marchais dans les rues, j'avais l'impression que les gens me fuyait, mais cherchait également ma présence.

J'entendis un craquement et tourna vaguement la tête. Cependant, mon petit policier semblait le trouver suspect. Il sortit son arme et monta sur la gallerie. Je réalisais alors que c'était la première fois que je voyais une arme. Étais-ce vraiment nécessaire ici?

-Calmez-vous! C'est une vieille maison et une vieille gallerie. C'est normal qu'il y ait des craquements!

Je me leva en soupirant et me plaça dans son dos, le suivant. Le soleil terminait de se coucher. Le vent se lever et...

-Vous entendez, murmurais-je doucement en approchant ma bouche de son oreille. Les murmures... Toutes les nuits, dès que le soleil est couché, les mêmes murmures, plaintes et gémissements qui envahissent tout. Vous voulez d'autres «phénomènes»? En voilà d'autres... Les feux-follets au cimetière, les apparitions spectrales dans l'ancien village... Et maintenant... Ce craquement sinistre.

J'allais m'amuser de la situation lorsque j'entendis un énorme coup donné contre le balcon un peu plus loin. Le coup venait du coin de la maison, d'un angle où l'on ne voyait rien pour l'instant. Je ne pus m'empêcher de sursauter et sans y penser, j'aggripa le bas de la veste du policier.

Je ne répondit rien, concentré. J’avançais lentement, mais évidement il n’y avait rien du tout, nous firent le tour du balcon et je baissais mon arme, découragé, il n’y avait personne. Ou du moins, celui qui c’était trouvé là, avait été vachement rapide, car je n’avais tout de même pas perdu de temps. Je me retournais vers Anastasia et je dis d’un air légèrement agacé :

-Laissez ma veste … Et le vent, vous connaissez, il fait généralement du bruit lorsqu’il traverse les branches. Et ce que vous me dites, je suis plutôt du genre à croire que lorsque je le vois.

J’étais agacé d’avoir perdu ce que je pourchassais, ça m’ennuyais vraiment. Je n’accordais pas un regard à la jeune femme et je revins lentement au point de départ. Me figeant soudainement.

-…Anastasia …

Je regardais le feu qui était présentement allumé devant l’hôtel. C’était cette personne qui avait fait les craquements? Non, ils devaient être plusieurs alors.

- Et merde …

Je pris le sceau d’eau sur le balcon et j’éteignais le feu. Il ventait beaucoup, alors je n’avais pas envi que les flammes se propagent rapidement. Je me retournais vers la jeune femme et je dis :

-Et bien … Je sens que vous devrez supporter ma présence demain … Mais puisque je sais que vous n’être pas la coupable, et que je ne le suis pas n’on plus, nous sommes donc à exclure de la liste de suspect. Vous n’êtes pas obligée de surveiller avec moi demain.

J’avais terminé d’un ton relativement doux. Amusé par la situation, j’avais l’impression que l’on se moquait bien de nous en fait.

Nous fîmes rapidement le tour du balcon. Il n'y avait évidemment rien. Comme à l'habitude. Je lâcha sa veste, agissant comme si je n'avais rien fait. C'était une manie que j'avais acquis dans ma jeunesse. Lorsque j'avais peur, j'agrippa un morceau de vêtement d'une personne près de moi. Cela ma rassurait de savoir qu'il y avait quelqu'un près de moi. Joanna faisait toujours cela, de plus en plus souvent dernièrement. Je crois que Maverick aussi faisait cela lorsqu'il était plus jeune.

Évidemment, le bruit avait éveillé des soupçons en moi. Je ne pris même pas la peine de me retourner. Je savais déjà ce qui venait de se produire. Une diversion, comme à chaque fois.

Je me tourna lentement vers le policier, un peu surprise qu'il m'ait appelé par mon prénom. J'ignorais même qu'il le connaissait. J'étais lasse de toute cela. Ce maudit feu allait me rendre folle. Je m'approcha de l'escalier et me rassit.

-Comme à toute les fois. La dernière fois que j'ai tenté de surprendre celui qui allumait ce feu, je me suis disputée avec Maverick. Nous étions ici précisément. Et le feu à été allumé sous notre nez.

Je secoua doucement la tête en glissant une main dans mes cheveux. J'écoutais le bruit du vent... les sons qu'il portait.

-Vous savez, je n'ai jamais réellement cru à ses histoires de «voix de revenants» mais... N'est-ce pas étrange que ses sons ne soit entendu que la nuit. Il y a des arbres le jour également....

J'avais parlé à voix basse, presque juste pour moi. Je trouvais idiot ces histoires. Même si avec les années, le scepticisme en moi me faisait de plus en plus douter.

-Vous voulez un café? C'est dangereux de retourner au village la nuit. Les chemins sont glissants et les pentes abruptes.

Enfin, j’avais surtout l’impression que l’on s’attardait au bruit du vent simplement parce que nous étions la nuit. Le jour, prenions nous le temps d’écouter le moindre bruit? Non. Mais c’était étrange, mais je ne voulais pas me l’avouer.

Je souris faiblement et je dis :

-Je ne vais pas passer ma nuit complète ici, mais un café ne serait pas de refus. Dis-je finalement

J’entrais dans l’hôtel à sa suite. M’installant sur un banc près de l’endroit ou elle faisait le café. Je n’étais plus vraiment fatigué avec ce qui c’était passé Rien de bien palpitant, mais c’était la première parcelle d’action que qui m’arrivais depuis que j’étais ici. Je soupirais et je dis en me passant la main dans la figure :

-Votre frère n’est pas là?

J’aurais bien aimé lui poser des questions à lui, tant qu’à être ici. Et je doutais qu’il soit en train de dormir bien sagement …

J'alla préparer du café. Cet homme était beaucoup plus sympathique en dehors de ses fonctions. Quoique... Ce ne devait être que la fatique et les récents événements qui me faisait parler de la sorte. Je n'avais pas l'habitude de changer d'opinion aussi rapidement envers les gens, surtout ceux qui m'exaspérait.

Je revins avec deux tasses. Par habitude, j'avais laissé deux sucres et deux petits cups de lait sur la soucoupe de sa tasse à lui, ignorant ce qu'il mettait à l'intérieur.

-Faîte attention, c'est chaud.

Je m'installa sur un banc face à lui et croisa les jambes tout en prenant une première gorgée. Comme c'était agréable de boire un bon café noir presque bouillant. Rien de mieux pour avoir une bonne nuit de sommeil.

-Mon frère? Sûrement au bar. Vous savez ici, le seul amusement est le bar. Et les plus téméraires s'aventurent dans le cimetière ou dans le vieux village. Mais à cet heure, c'est de la folie, c'est même très dangereux. Maverick n'est pas aussi courageux que cela.

Je fis un petit sourire en coin et but plusieurs gorgées en silence.

-Pourquoi êtes-vous venu ici à Creek's Down? Personne ne vient ici sans bonne raison, dis-je pour briser ce silence de murmures.

J’acquiesce lentement, la remerciant pour le café. Au contraire d’elle je mis les deux sucres et un cup de lait dans mon café. Je n’étais pas un amateur du goût de la caféine, j’appréciais seulement les effets pour rester éveillé. J’aurais mis un ou deux sucre de plus même, mais je n’avais pas envi de lui en demander d’autres.

-Oui, j’avais remarqué qu’il n’y avait pas beaucoup de sources d’amusement ici … Dis-je d’un ton bas. Un ennui total oui. Quoi que je n’étais pas du genre à beaucoup sortir, mais je n’en sais rien, habituellement je m’endormais au son de la ville, des voitures, maintenant, tout était tellement silencieux.

Je ne réagis pas lorsqu’elle me demanda pourquoi j’étais ici. C’était évident que je n’aurais pas décidé par moi-même de me faire une belle carrière de policier dans Creek’s Down, il devait y avoir tellement d’ouvertures! Je pris une gorgée de mon café et je dis d’une voix amère :

-J’ai tué un mec pour en sauver un autre, mais l’on trouve que j’aurais dû, et que j’aurais été emplement capable de ne pas le tuer. Alors pour m’éviter un renvoi, et trop de paperasse pour le Fbi, on se débarrasse de moi, c’est commun.

Je croisais les bras, Je crois que je ne l’avais pas encore avalé celle là, Je ne m’en voulais pas d’avoir tué ce gars, et pis il passerait quoi, deux ou trois ans en prisons? Et moi j’avais gâché ma carrière pour aider un imbécile qui lui n’avait pas levé le petit doigt pour moi. Qu’ils aillent ce faire foutre!

Je me passais lentement la main dans la figure et je dis :

-C’est pas important …

Je relevais la tête vers elle, et je dis, voulant changer de sujet :

-Votre frère? Il n’aurait pas tendance à trop boire et à s’amuser à faire peur aux gens? Vous savez, plus il y a de phénomènes « étranges » plus les gens sont attiré par la ville, ce qui rend les choses beaucoup plus payantes …

J'écouta son histoire sans réel intérêt. C'était plus ou moins l'histoire classique. Tout les policiers qui étaient tombés dans ce village était plus ou moins... disons dérangés. Comme lui quoi. On ne tue pas quelqu'un, même si on a l'autorité d'un policier.

Je fronça cependant les sourcils lorsqu'il parla de Maverick. Oui, il était comme cela. Il aimait boire et s'amuser. Et ce ne serait pas très étonnant qu'il cherche à attirer plus de gens ici et se faire de l'argent. La gérance de l'hôtel lui plairait alors.

-Non, mon frère n'est pas comme cela! Attendez de le rencontrer avant de vous faire de fausses illusions à son sujet!

Bon, elle n'était pas fausse. Mais je détestais que l'on s'attaque à ma famille, aussi détestable pouvait-elle être parfois. Je termina ma tasse de café et me leva, en lui lançant un regard noir.

-Vous ne deviez pas être un très bon policier si tout ce que vous savez faire est accusé les gens sans raison!

Je lui lançait également un regard noir avant de me lever également. J’étais un bon policier, voilà pourquoi l’on ne m’avais pas renvoyé. J’avais fais une erreur, qui m’avais coûté beaucoup. Je m’approchais d’Anastasia et je dis d’une voix froide :

-Ouais très mauvais, je suis pas ici pour rien!

J’attrapais ma veste que j’avais enlevée et je dis sans accorder un regard à la jeune femme.

-Je reviens demain soir, je préférerais être seul.

Je relevais les yeux vers elle, et je dis d’un ton arrogant

-Non pardonnez moi. Je veux être seul.

Je la fixais, attendant de savoir si elle avait bien comprit. Je détestais que l’on se moque de moi, je revins près d’elle et je dis :

-Vous ne pouvez pas savoir ce que cela peut faire, de savoir que la vie de quelqu’un est entre vos mains, le tueur, ou le policier. Le choix était simple je crois, j’ai pas voulu le tuer ce mec, mais le temps et le stress ne jouais pas vraiment en ma faveur.

Je reculais un peu et je baissais la tête quelques instants, je relevais les yeux sur elle et je dis d’un ton sec :

-Gardez donc vos petits commentaires pour vous, et sachez que je n’ai pas pour habitude de viser n’importe qui n’importe quand, si cela peut vous rassurer! Je ne suis pas obligé de mener ma petite enquête, je ne serais pas moins bien payé à rester sur mon cul et à répondre aux plaintes, comme les autres policier.

Je la fixait toujours froidement, mais je crois que je ne pouvais pas la fixée plus froidement qu’en ce moment en fait. Elle avait touché une corde sensible, puisque je n’étais pas encore totalement remis de toute cette histoire.

Je croisa les bras, bien consciente de l'avoir blessé. Ce n'était pas mon intention, mais je n'avais évidemment pas dans l'idée de me faire pardonner. Je croyais que tout les êtres humains étaient responsables de leurs actions et conséquences. Il a fait un choix, mauvais dans son cas, et maintenant il devrait l'accepter.

-Je ne parlais pas de cette histoire de meurtre moi. Mais sincèrement, on n'envoie pas quelqu'un à l'autre bout du monde que pour cela.

Qu'est-ce que j'en savais? Je n'avais jamais côtoyé de policiers de ma vie après tout, je n'avais jamais vu les sentences qu'ils avaient lorsqu'ils faisaient une bêtise. D'un autre côté, s'il était toujours policier malgré les actions passés, se devait être parce qu'il n'était pas SI mauvais.

-Vous avez raison, vous n'êtes pas obligé de la faire votre petite enquête! Mais je sais que vous allez le faire.

Ce type, qui allumait les feux, venait de lui rire en plein visage. Il lui avait montré qu'il n'était pas de taille. Mon orgueil avait été dérangé, le sien allait l'être également.

Je soupira et bailla.

-Vous pouvez partir maintenant. C'est pas comme si je vous en empêchais. Je verrais si demain j'ai envie de me joindre à vous.